Thomas Fersen, entre humour et poésie à Poitiers

Photographe autodidacte, j'ai commencé gentiment avec un 350D et aujourd'hui d'un 70D.

Etant parti sur Poitiers, grâce à la création de Concertmag, je suis devenu photographe de concerts depuis 3 ans sur la Vienne et les Deux Sèvres.

Depuis un peu moins d'une année, j'ai élargi mon activité photographique et me suis mis à la photographie de portrait avec des shootings mode.

C’est à la Blaiserie de Poitiers que le chanteur est venu nous surprendre.

Thomas FERSEN, est un conteur-chanteur, confirmé depuis 25 ans mais à ma grande honte, je dois avouer que je ne le connaissais pas . De ce fait, je suis allée à ce concert avec beaucoup d’incertitudes et de préjugés quant à passer une bonne soirée.

Mais j’ai eu la grande surprise de découvrir un artiste surprenant, tendre à sa façon et un magicien avec les mots.

Devant une salle quasiment comble et face à un public intergénérationnel, il entre en scène sous un tonnerre d’applaudissement.

Seul avec son piano, il embarque son public dans un voyage, alternant chansons et sketchs en vers, emprunt de plaisanteries et de sous entendus grivois, qui font rire les adultes mais sans choquer les enfants.

Dès la deuxième chanson «  Je n’ai que deux pieds » le public reprend le refrain avec lui.

Sur ses grands succès tels que «  La cabane de mon cochon », « Zaza », « la chauve souris » ou « Croque » les spectateurs frappent la mesure et rient à ses jeux de scène digne d’un acteur.

Et que dire de cette histoire où pour tout héritage paternel il n’a reçu qu’un grain de beauté sur la fesse et fait rallumer la salle nous demandant de lui montrer nos derrières afin de rechercher s’il n’a pas des frères mais surtout des sœurs, bien sur.

Chaque chanson se termine sur une note d’humour cachée par des mots tout simple mais où subtilement il parle de sujets sérieux tels que la différence des classes sociales avec la vie du blouson de cuir noir, ou les problèmes relationnels des couples dans «  encore cassé »

Avec « j’suis mort » il adapte les paroles au lieu de son spectacle et pour nous donc il est squelette au Futuroscope, ce qui provoque bien sur l’enthousiasme du public.

Au bout d’une petite heure de spectacle, il fait mine que c’est la fin et quitte la scène. Bien sur nous scandons tous son prénom pour un rappel et lorsque qu’il revient nonchalamment s’asseoir à son piano, il débute sa chanson par : « j’étais déjà dans la bagnole….. Rires garantis

Il sait jouer avec son public, qui réagit aussitôt, comme si nous étions ses amis dans une soirée privée. Comme quand il nous demande si nous connaissons la fin de la chanson ? Devant notre Non, il se lève et s’en va. Puis sous une ovation revient finir sa chanson comme si de rien n’était.

Sur la chanson « Monsieur » toute la salle est debout et reprend les paroles avec lui. Mais au lieu de nous dire merci, il dit » assis, assis. Assis beaucoup mais les meubles sont susceptibles » et il nous fait applaudir son piano et son siège comme d’autres artistes nous font applaudir leurs musiciens.

Puis enchaîne sur le dernier texte où il est question du déménagement d’un canapé et dont le dernier mot sera crié par le public : REVOLUTION ;

Un fil conducteur relie tout le spectacle : ce soir c’était ce fameux grain de beauté  , dont il va souvent refaire allusion à la fin d’une chanson ou d’un sketch.

J’ai finalement passé une très bonne soirée , teintée de tendresse et d’humour en découvrant un pianiste émérite et un conteur fantaisiste, le tout dans un cadre intime aux lumières tamisées.

Dans une interview Thomas Fersen dit : « Ce spectacle-là, c’est l’essence même de ce que le gens aime de moi. Cela fait 25 ans que je fais du spectacle, j’ai plus de 50 ans et j’ai envie de montrer l’essentiel. Pas autre chose »

Et bien je vous dis un grand bravo, c’est tout à fait réussit. MERCI

 

Article : Corinne Demailly

Photos : Stéphane Glésaz

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