Rendez-vous avec Alain Souchon : A Lille, sur la Grand-Place… ou Presque !

A Lille, sur la Grand-Place… ou presque. Ce soir-là, c’est au Zénith à quelques pas de là et la rencontre cette fois aura bien lieu… C’est lui que vous attendez. C’est avec lui que vous avez rendez-vous.

Alain Souchon, ce vieil ami que vous avez l’impression de connaitre depuis toujours. Ses chansons vous ont bercé quand vous étiez enfants… Vous les écoutiez en cachette quand vous aviez 16 ans… et aujourd’hui encore, elles résonnent dans vos bagnoles quand vous allez conduire vos enfants ou petits-enfants à l’école… Depuis près de  50 ans, Alain Souchon a l’art de vous embarquer dans son monde imaginaire, avec tendresse et douces rêveries. Vous le connaissez depuis toujours mais comme à tous les premiers rendez-vous, vous êtes un peu timide… Alors quand, tout en simplicité, tenue décontractée, guitare en bandoulière, il s’avance vers vous pour entonner  Allo, maman bobo, vous fredonnez d’abord timidement, impressionné… et après une Ballade de Jim totalement envoûtante et Le baiser osé, sur vos lèvres déposées…  vous craquez littéralement.

Ce soir, il est venu vous présenter son petit dernier, Ames fifties, réalisé en famille avec ses fils Pierre Souchon et Ours. L’occasion de discuter un peu, d’évoquer le passé et de se laisser aller à quelques confidences… « Dans les années 50, c’était très différent. Ca a beaucoup changé. » clame-t-il. « Les autos, ce n’était que des voitures de collection ! Les GPS étaient en papier… A la campagne, il y avait des mares, avec des salamandres… et puis des petits hélicos bleus… Ca s’appelait des libellules… Y a plus tout ça, maintenant ! » L’enchainement est tout trouvé pour Pardon : Oh libellules si délicates… Et puis, dans la conversation, il évoque ce stress d’aujourd’hui. Partout. Ce stress contre lequel on lutte au quotidien grâce à des moyens divers et variés. Il y a ceux qui courent. Il y a ceux qui se mettent à la table d’un café et qui enfilent leurs pintes. Pour se détendre. Et puis, il y a ceux qui compensent en mangeant : le pot au feu, les fromages, les gâteaux, les tartes… avec de la chantilly dessus ! On est foutus, on mange trop ! Les yeux dans les yeux, vous l’écoutez. Le gars a de l’humour en plus…  Vous êtes conquis !  

La soirée passe à une vitesse folle. Vous discutez de tout et de rien, de cette vie que vous aviez imaginé autrement (Le Bagad de Lann-Bihouë ), de cette solitude qui vous ronge (Ultra moderne solitude), de ces grandes questions qui tourmentent notre quotidien : l’environnement (Pardon), la crise migratoire ( C’est déjà ça ) , les injustices et les désordres de notre monde (Ici et là), les horreurs engendrées au nom des religions (Et si en plus y’a personne). Et puis, bien sûr, il vous parle de son meilleur ami, Laurent et de ses fistons qui eux aussi font de la musique. Vous avez hâte qu’il vous les présente d’ailleurs. Ca tombe bien. Pierre débarque Presque par hasard . Un bien joli duo père-fils ! On dirait bien que parfois le talent est héréditaire.

Enivré de tous ces mots et mélodies, la soirée finit par partir en live ! Cantonné dans votre chaise depuis le début de la soirée, vous décidez qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure et de rejoindre la piste de danse. Poulailler Song marquera un vrai tournant. Désormais, tout le monde est debout et une Foule sentimentale s’amasse autour de la scène. L’occasion pour l’artiste de dégainer ses dernières cartes, et non les moindres : Sous les jupes des filles, L’amour à la machine et bien sûr cette chanson que vous chantiez aux scouts en canon autour du feu de camp quand vous étiez enfants et qui vous rappelle de délicieux souvenirs : « Rame, rame, rameur, ramez… »

Et puis, c’est l’apothéose ! Laurent Voulzy, son ami de toujours dont il vous a tant parlé durant cette soirée, le rejoint sur scène pour Y a de la rumba dans l’air et un J’ai 10 ans, improvisé et complice, réclamé par un public fidèle qui en redemande. Emotion intense !

Il se fait tard et vous sentez qu’il est bientôt temps de se quitter… Seul à la guitare, Alain vous chante alors que La vie ne vaut rien… Et vous, vous vous dites tout le contraire : Ce soir, rien ne vaut la vie…  Alors vous vous mettez à rêver… Vous rêvez que cette soirée ne se termine jamais… Vous rêvez que le temps s’arrête… Vous rêvez que ce moment reste suspendu… Rêver, c’est déjà ça…

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