Andrea Ponti : « Le Zèbre de Belleville était le plus gros challenge de ma vie jusqu’à aujourd’hui »

Après avoir touché le public avec « Il était temps » ou « La Musique et Moi », Andrea Ponti poursuit son ascension avec la sortie de Deviens, un premier EP moderne et résolument lumineux. Entre introspection et engagement, elle y livre des titres comme « Tu t’envoles » ou « Sors » qui reflètent à la fois sa sincérité et son regard sur le monde. Portée par le succès de son concert au Zèbre de Belleville en septembre dernier, Andrea Ponti affirme un peu plus son identité d’artiste libre, audacieuse et inspirante.

La pochette de Deviens, le premier EP d’Andrea Ponti disponible depuis le 12 septembre 2025.

Concert Mag : Quel effet ça te fait de dévoiler (enfin) ton premier EP ?

Andrea Ponti : C’est une grande fierté. J’étais tellement impatiente d’avoir les retours des gens. Cet EP, c’est une nouvelle étape, un nouveau chapitre parce que j’ai voulu aborder une sonorité un peu plus pop que les premiers titres que j’avais fait. Et créer un peu la surprise avec une pâte et couleur différente. J’en suis très satisfaite.

L’EP comporte des titres comme « Sors » et « Tu t’envoles ». Que racontent ces deux chansons ?

« Tu t’envoles » est une chanson très personnelle et audiobiographique. Ça raconte le moment où mon fils a quitté la maison pour suivre ses études à l’étranger. A ce moment-là, j’ai eu un sentiment de vide. J’étais tellement triste que je me suis mise à écrire. Il fallait que j’en fasse une chanson. J’aime sublimer mes émotions et mes sentiments par la création. J’ai donc soumis ces textes à Igir qui les a transformé en une chanson qui parle de l’amour inconditionnel d’une maman envers son enfant qu’elle accompagne vers son émancipation. C’est surtout un mélange d’émotion entre fierté et nostalgie.

« Sors » est une chanson engagée, dans l’air du temps, qui parle d’un phénomène de société. J’avais envie de parler de cette tendance qu’on a dans ce nouveau monde à manquer de nuance. J’ai l’impression que le monde se polarise. Il faut forcément appartenir à un camp ou un autre. Tout le monde se renferme sur lui-même à cause des algorithmes, des réseaux sociaux, des fake news… J’avais envie de dénoncer ça. Sortir de sa bulle, de ses automatismes, de ses certitudes trop bien ancrées, de l’illusion de tout comprendre au premier regard c’est choisir de questionner ce que l’on croyait savoir. Un titre qui résonne aujourd’hui selon moi comme une nécessité. Cette chanson est une invitation à une meilleure communication et à plus de dialogue.

En revanche, les titres « Il était temps », « La Musique et Moi » et « Nos Milliers d’Histoires » sont absents du projet, pourquoi ? 

Ces chansons ont accompagné mes débuts, elles ont posé les premières pierres de mon univers grâce à la belle collaboration avec François Welgryn et William Rousseau. Aujourd’hui, j’avais envie d’explorer une autre facette de moi, avec une énergie plus pop et contemporaine dans cette nouvelle collaboration avec Igit et Jonathan Cagne.

Tu as eu la joie d’interpréter tous tes titres sur la scène du Zèbre de Belleville le 17 septembre dernier. Quelles sont tes impressions un mois après ?

Ce concert, c’était le plus gros challenge de ma vie, jusqu’à aujourd’hui. C’est le moment où je suis le plus sortie de ma zone de confort. Je me suis sentie portée car j’étais accompagnée de mes musiciens. On a fait beaucoup de répétitions ensemble. On a créé une cohésion de groupe. Puis j’avais aussi des choristes. Ça aussi ça m’a porté. Et surtout, c’était la première fois que j’avais un concert avec mon propre public. Et donc, dès que je suis montée sur scène, j’ai senti une sorte de communion avec beaucoup de bienveillance. Entre les regards, les sourires, les gens qui chantaient les paroles de mes chansons… C’était un moment extrêmement riche en émotion. Je voulais que ça soit avant tout une rencontre avec le public, un moment d’authenticité et d’émotion.

J’ai le bonheur aussi d’avoir le soutien très précieux de ma famille. Comme j’ai passé ma vie à m’occuper des autres, je sens qu’aujourd’hui, on m’autorise cette liberté, cette nouvelle vie où je peux enfin m’écouter moi-même et exprimer ma facette artistique.

Lors de ce concert, tu as repris la chanson de Francis Cabrel, Je l’aime à mourir qui figure dans l’EP. Que représente cette chanson pour toi ?

Je pense à ma fille lorsque je la chante. Pour moi, c’est aussi une chanson intemporelle, éternelle. J’ai toujours su que je la chanterais un jour parce que je l’ai toujours adorée. Quand je l’ai chantée au Zèbre de Belleville, je regardais ma fille et c’est aussi pour elle que je l’interprétais.

Penses-tu servir d’exemple aux femmes qui avaient un rêve et qui n’osaient pas se lancer ? 

 Je ne le fais pas dans cette intention mais c’est vrai que j’ai beaucoup de retours essentiellement de femmes, qui m’envoient des messages en me disant qu’elles trouvent mon parcours inspirant. J’ai beaucoup d’exemples de femmes qui me disent qu’elles ont osé se lancer dans telle ou telle chose et qui ont vu que tout était possible.

Comment vois-tu la suite de ta carrière ? 

J’ai envie d’aller toujours plus loin, plus haut, plus fort. Tu sais, depuis ce déclencheur que j’ai eu après le Covid et mon anniversaire où je me suis sentie en milieu de vie, je vis dans un sentiment d’urgence permanent. Je n’ai plus une minute à perdre. Je veux créer, avancer, aller de l’avant… J’ai envie que mon projet soit le plus abouti possible parce que je l’ai commencé tard et il faut faire vite !  

Pensais-tu emprunter cette trajectoire-là avant « Il était temps » ? 

En fait, je rêvais très grand, très beau et très fort. Sans vraiment savoir quel chemin je prendrais. Quand je le vis en réalité, je suis heureuse que ça prenne cette tournure parce que j’y croyais vraiment. Ça prouve que, quand on rêve très fort, tout part d’une intention et on peut le concrétiser. Mon CD par exemple, je l’ai visualisé, je l’ai voulu, et aujourd’hui, je le tiens dans les mains et c’est un rêve qui se concrétise. Je suis contente, et l’histoire continue.

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