Plus de dix ans après avoir sorti son premier album Perfect Stranger, Atef revient avec Les mots qui unissent, son nouvel album paru chez Song for You Production. Auteur, compositeur et interprète, l’artiste propose une chanson française humaniste mêlée aux musiques du monde, portée par une voix singulière et engagée. À travers des titres comme « Naïf », Atef explore l’espoir, l’unité et la nécessité de mots qui rassemblent face aux divisions contemporaines. Rencontre.

Concertmag : Pourquoi avoir mis plus de dix ans avant de sortir un nouvel album ?
Atef : Il y a eu plusieurs choses. Tout d’abord, le premier album était en anglais. Je vivais à Londres avant de faire The Voice. Après The Voice, j’avais signé un contrat avec une maison de disques qui a décidé de lever l’option ou pas. Moi j’ai fait partie des chanceux qui avaient eu un album grâce à cette levée d’option. Et cet album a été composé en Angleterre.
Pendant The Voice, je chantais en français. C’était une première pour moi. Du coup, entre le moment où j’ai chanté pour la première fois en français, et le moment où j’ai composé les chansons pour mon premier album, il s’est passé sept ans. Pendant ces sept ans, j’ai écouté de la chanson française, j’ai aussi fait la première partie de Christophe Maé. Il y avait d’ailleurs des gens qui me réclamaient une chanson en français. Ça m’a quand même un peu touché et ils avaient raison. Il fallait que je m’adresse aux gens autour de moi. Et donc j’ai fait une chanson en français sept ans plus tard qui s’appelle « Marseille » et qui figure dans l’album. Je me suis inspiré des arrangements cap-verdiens. C’est un hymne pour la ville. Du coup, durant ces dix ans, j’ai travaillé pour changer de langue et changer aussi de perspective. J’ai un album de chansons françaises avec des arrangements de musiques du monde.
Pourquoi as-tu décidé de l’intituler « Les mots qui unissent » ?
Le monde souffre des mots qui divisent. Dans « Naïf » par exemple, à un moment donné, je dis : « Et ces mots qui polluent/Ils les jettent là, en détritus ». Il y a en ce moment, quelqu’un qui dit beaucoup de « fake news » et qui a un poste très important à l’international. On va taire son nom. Mais ce qu’il fait, c’est des mots qui divisent. Ils divisent les hommes et les femmes, les gens d’occident et les gens de l’orient, les pays du Nord et les pays du Sud. Je n’en parle pas de cette manière-là parce que ce n’est pas tout à fait mon rôle. Et je ne cherche absolument pas à créer encore plus de divisions. On a besoin des utopies, c’est ce qui rend le monde meilleur.
Quels sont les sujets ou les thèmes que tu voulais explorer à travers les onze chansons de l’album ?
« Le soleil se lève » parle d’un couple de jeunes amoureux qui tente de traverser la Méditerranée pour atteindre Lampedusa. Ils ont fait une traversée dangereuse ou d’autres, probablement, n’ont pas survécu. La chanson dit : « Il n’y a plus que moi et Fatoumata/Regarde je crois qu’on voit/Les rives de Lampedusa » Le thème de l’espoir est présent dans cette chanson mais aussi dans d’autres chansons comme « Naïf », « Moi j’y crois »… Puis il y a aussi l’indignation dans la chanson « I Can’t Breathe ». Ce sont les derniers mots de George Floyd (mort en 2020). On peut voir cette chanson un peu comme une chanson militante ou comme un simple témoignage. C’est un témoignage de ce qui se passe.
Quel est le message que tu veux faire passer à travers cet album ?
Comme je l’ai dit, on a besoin des utopies pour que le monde s’arrange. Et en ce moment, ça tourne plus vers la destruction. Je pense qu’on a plus besoin d’unité que de division. Le message est dans le titre de l’album.
Comment est accueilli l’album ?
Les retours sont magnifiques. L’album répond vraiment à un besoin. Les gens avaient besoin d’entendre autre chose que toutes les horreurs qu’on voit. Il est temps d’avoir un message plus positif.
As-tu des concerts de prévus pour 2026 ?
J’hésite entre le fait de commencer des concerts en Province et finir à Paris, ou faire dix jours à Paris dans une salle. Je cherche d’ailleurs une petite salle parisienne que je pourrai louer. Je veux faire comme les humoristes.
Tu as participé à la première saison de The Voice en 2012. Quel souvenir en gardes-tu ?
Ça a été un moment d’éclairage pour moi et pour les artistes aussi. Mais c’est un éclairage qu’il faut aborder en étant bien préparé. J’aurais dû chanter ma chanson « Perfect Stranger » qui existait avant l’émission. J’aurais dû même la chanter pendant l’émission et faire un album autour de cette chanson. Ce n’est pas ce que j’ai fait mais c’était une aventure extraordinaire. D’ailleurs aujourd’hui, les gens me reconnaissent partout où je vais. Ca m’a servi mais ce n’était pas une finalité.
Suivez Atef sur :

