Chanteuse et autrice-compositrice, Jenna alias Bliss My Heart, s’impose avec une dark pop empreinte de spiritualité et d’émotion. De ses débuts avec son premier projet Morningstar en 2020 à son actualité marquée par les titres « Suffer Well » et « Sinner Sinner » en duo avec Cliff Estatof, elle trace un parcours indépendant, international, sincère et résilient. Rencontre avec une artiste passionnée, entre foi en l’univers, DIY, et refus des compromis.


Concert Mag : Comment est née ta passion pour la musique ?
Bliss My Heart : J’ai toujours écouté de la musique depuis très jeune. Petite, j’écoutais les Spice Girl. A 11 ans, je suis allée voir Indochine en concert. J’ai adoré. C’était à l’époque où ils avaient sorti l’album Paradise. C’est mon album préféré d’Indochine. A ce moment-là, j’ai voulu faire de la musique. J’ai commencé à apprendre la guitare avec un prof et à composer mes textes, sans me prendre au sérieux. Mais à ce moment-là, je me suis dit que j’allais travailler dans la musique toute ma vie. A 15, 16 ans, j’ai intégré un groupe de punk Pretend We’re dead puis à 18 ans, j’ai intégré un projet électro-pop qui s’appelait Chelseea. Ensuite, j’ai commencé à travailler dans la musique, notamment le merchandising. J’ai travaillé dans une agence de promotion d’artistes pendant six ans. Puis en 2018, j’ai créé mon projet Bliss My Heart qui est orienté new-wave, dark pop.
Étais-tu fan des télé-crochets type Star Academy, Popstars, Nouvelle Star ou pas du tout ?
Evidemment, je suivais la Star Ac’ 2. Je rêvais de participer à la Star Ac’ à l’époque. Après, j’ai adoré toutes les saisons de la Nouvelle Star. J’ai beaucoup aimé toutes les personnalités y compris Steve Estatof. C’est une émission qui a permis aux candidats de faire tout ce qu’ils veulent avec une chanson et d’affirmer des styles de musique comme le rock, la soul…
Tu as pu ensuite affirmer ta propre identité artistique dans ton premier projet Morningstar en 2020…
Oui. Il y a aussi une identité visuelle et spirituelle qui évoque ce côté église auquel je suis très attachée. Ça fait partie intégrante de moi. Comme l’album était sorti avant le Covid, j’ai travaillé la RP (relation presse) moi-même. J’envoyais 200 mails par jour, je n’arrêtais pas. Je le fais encore aujourd’hui, je travaille pour moi-même. Au final, je me suis retrouvée à avoir des artistes au Mexique, en Argentine… Je suis passée à la télé en Uruguay, c’était fou ! Et il y a des gens avec qui je suis encore en contact aujourd’hui, notamment une fille qui avait fait une chronique de l’EP au Mexique.
En 2022, après avoir sorti des singles comme « Latigo Canyon » en hommage à ton défunt grand-père, « Reason To Dusk » et « Beyond », tu as arrêté de sortir des titres. Pourquoi ?
J’ai fait une pause de deux ans et demi. J’ai eu la chance de devenir tour-manageuse et pendant deux ans et demi, j’ai pu voyager dans 25 pays dans le monde. C’était fou ! Mine de rien, j’ai fait cinq tournées européennes en deux ans. J’ai pu consolider ma profession de bookeuse et de manageuse.
Tu as notamment accompagné des artistes comme Steve Estatof qui avait sorti le titre « Stupid Boy » en 2024…
Oui ! Avec Steve, on s’est rencontrés en juin 2023. On a tout de suite accroché. Je me suis liée d’amitié avec son frère Cliff. La belle-sœur de Steve est devenue ma meilleure amie. C’est une deuxième famille pour moi. Etant donné que j’avais une certaine expérience de la relation presse, j’ai proposé à Steve de l’accompagner sur certains points. Et quand il a sorti « Stupid Boy » l’année dernière, je l’ai aidé à promouvoir son single. Je le booke de temps en temps sur des petits concerts. Pour le moment, il travaille sur un nouvel album. Et quand ce sera sorti, on travaillera sur des scènes. C’est une belle histoire parce que chaque projet m’amène toujours quelque part. Actuellement, j’accompagne un groupe de rock américain qui s’appelle Ratchet Dolls en tournée. En octobre, on ira jusqu’à Riga en Lettonie. Je suis contente de reprendre la route parce que ça me manque un petit peu.
Tu as sorti en début d’année le titre « Suffer Well ». Peux-tu me raconter l’histoire ?
L’histoire de « Suffer Well » c’est que c’est une chanson que j’avais composé en 2018-2019. C’est une démo qui traînait. En novembre dernier, je suis allée voir Cliff Estatof et ma copine Camille. J’ai parlé à Cliff de ma démo qu’il a écoutée et qu’il a bien aimée. Je lui ai proposé qu’on sorte le titre ensemble. Du coup, je suis allée revoir Damien Badey qui a enregistré la chanson. Cliff a fait un super boulot sur la production. On a sorti la chanson au mois de janvier, on a eu un super accueil au Mexique où on a eu un article dans un gros magazine. Je me suis dit qu’il ne fallait pas qu’on s’arrête là parce que la collab’ marche super bien. Ses idées sont cool, les miennes aussi. Je lui ai envoyé une autre démo que j’avais créée en 2018-2019. On a réécrit un texte qui parle de résilience, de croire en soi et à l’univers. Il a retravaillé la démo et a posé sa voix dessus. J’ai rajouté la mienne puis on a fait un feat. C’est ainsi qu’est né « Sinner Sinner ».
Projettes-tu de sortir des nouveaux titres d’ici la fin de l’année ?
Cliff a beaucoup de titres dans les placards qui méritent d’être entendus tellement ils sont biens. J’aimerais que le prochain single soit l’un de ses titres. On s’est décidés sur un titre à sortir prochainement. Pour le moment, je continue de promouvoir « Sinner Sinner ».
Aimerais-tu emprunter un virage plus pop ou variété ou tu préfères rester dans le style dark pop ?
Non, je suis très bien dans ce que je fais. En plus, c’est un style de musique que je trouve très esthétique. On peut vraiment travailler une image derrière. Je pense que je ne ferai jamais de la variété même si j’aime beaucoup Mylène Farmer etc.
Y’a-t-il une ou plusieurs salles de concert que tu aimerais faire sur Paris ou ailleurs en tant qu’artiste ?
J’organise des concerts pour plein de groupes mais je ne suis pas du tout à l’aise pour faire des concerts. J’en ai fait à l’époque de mon tout premier projet Chelseea et je n’ai pas du tout aimé. J’ai trouvé ça très stressant. Après, il y a un festival de musique au Mexique qui m’a contacté pour jouer l’année prochaine et je me dis que je ne pourrai pas laisser passer une occasion comme ça sinon je vais le regretter à vie. En tout cas, rien que le fait de chanter devant une dizaine de personnes me stresse. Après, il peut y avoir des opportunités dans la vie, on ne sait jamais. En tout cas, je ne travaille pas sur le live pour l’instant.
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