Après un premier EP intitulé Maï, Malaka, le duo formé par les sœurs Laurina et Sacha Moïsa, dévoile Mang, un deuxième EP qui célèbre autant la quête identitaire que la liberté artistique. Entre rythmes créoles, soul, touches urbaines et pulsations afrobeat, les sœurs poursuivent leur exploration d’un son hybride et organique, façonné par un retour salvateur sur leur île d’origine. Sur scène, le duo s’affirme avec une intensité toujours plus assumée, galvanisé par une énergie neuve et des collaborations naturelles, comme celle avec Flavia Coelho sur le solaire « Ulo ». Concertmag les a rencontrés la veille de concert aux Trois Baudets le 6 novembre 2025.

Concertmag : Que représente le titre de l’EP à vos yeux ?
Sacha : « Mang » c’est le mélange entre notre première inspiration qui nous a un peu poussé à faire de la musique : les mangroves et la Guadeloupe où nous sommes nées. C’est aussi le rapport aux racines et le côté fruité du malaka qui est un fruit à la base. Du coup, on voulait apporter un aspect fruité à l’EP.
Quels sont les sujets que vous vouliez mettre en lumière à travers ces six chansons ?
Laurina : Il y a d’une part l’affirmation du fait qu’on va vraiment creuser dans nos racines et chercher notre côté « créole » qu’on n’a pas vraiment exploré dans nos chansons. Du coup, on parle d’éléments naturels, de notre rapport à la culture, de nos familles qui ont les mêmes origines que nous, du rapport au corps, de l’exploration des racines… Il y a un peu de tout.
Certains titres de l’EP comme « Blacky Blood », « Mangrove » et « Ulo » ont déjà été dévoilés. Comment ont-ils été accueillis ?
Sacha : Super bien ! Ces titres sont un peu différents de ce qu’on a sorti avant où nos titres étaient très acoustiques. Là, on a travaillé avec des compositeurs et on s’est demandé comment le public allait recevoir ces titres. Et au final, ça a été très bien reçu.
Comment s’est passée la collaboration avec Flavia Coelho avec laquelle vous partagez le titre « Ulo » ?
Sacha : On la connaissait déjà. On avait déjà fait sa première partie. Elle est venue vers nous et la collaboration s’est passée naturellement.
Le métissage se ressent beaucoup à travers vos chansons. Comment définiriez-vous votre style de musique ?
Laurina : Il est tellement évolutif. Dans notre premier EP, on avait un style qui était folk et soul. Sur cet EP, on a de l’urbain, du traditionnel… On a un peu de tout.
Comment vous sentez-vous à l’idée de vous produire aux Trois Baudets ?
Sacha : Nous sommes très excitées. C’est une découverte pour nous. On se disait que ce serait très dur de venir jouer à Paris parce que c’est quand même un milieu fermé. Et chaque nouvelle scène à Paris est une victoire pour nous. D’autant qu’on joue dans des salles qui sont hyper cools.
Avant cela, vous étiez en concert à La Boule Noire pour le MaMA Festival le 17 octobre dernier. Quelles sont vos impressions ?
Laurina : On a un rapport très naturel avec la scène parce que monter sur scène pour nous, c’est comme rentrer à la maison. En l’occurrence au MaMa, nous étions face à des professionnels. Ce qui était un peu différent. Mais la scène, c’est notre lieu d’expression. Nous étions trois sur scène et à la fin du set, on s’est regardés et on s’est dit : ‘On a géré !’. On a eu de bons retours suite à ce concert.
Quelles sont les autres scènes que vous aimeriez faire à Paris ?
Sacha : On a beaucoup entendu parler du Cabaret Sauvage. Au MaMA, nous sommes passées au Trianon. En vrai, on aime autant les scènes intimistes que les grandes scènes. Tout ce qui se présentera à nous à Paris sera du bonus.
Y’a-t-il des artistes avec qui vous aimeriez collaborer ?
Sacha : Je pense que tous les artistes qu’on aime écouter seraient une chouette collaboration pour nous. La collaboration, c’est du partage. Tant que la personne est cool et très humaine, ça se passera bien. On préfère se laisser guider par ce qui vient.
C’est quoi la suite pour vous ?
Laurina : On va faire une release-party à Clermont-Ferrand. Il nous reste cinq concerts jusqu’en décembre. On fait quand même une pause pour Noël. On ira aussi au Canada en début d’année 2026.
Image en une : Léo Ferrera.
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