Métal Culture de Guéret

Photographe autodidacte, j'ai commencé gentiment avec un 350D et aujourd'hui d'un 70D.

Etant parti sur Poitiers, grâce à la création de Concertmag, je suis devenu photographe de concerts depuis 3 ans sur la Vienne et les Deux Sèvres.

Depuis un peu moins d'une année, j'ai élargi mon activité photographique et me suis mis à la photographie de portrait avec des shootings mode.

La huitième édition du festival Metal Culture(s) s’est déroulée du 9 au 12 mai 2018 à Guéret.  Phénomène rare, outre des concerts, cette manifestation offre également aux festivaliers un large aperçu de la « culture metal » via diverses expositions et conférences disséminées dans le centre ville. Autre originalité, les concerts sur la scène principale se déroulent au coeur de la chapelle de la Providence, ce qui a le mérite de placer d’emblée l’ambiance tant le cadre est exceptionnel (une petite scène secondaire est placée sous un barnum nommé « la Crypte »). Ici, l’atmosphère est donc intimiste et conserve une dimension humaine, à des lustres des fastes des grands événements tels que le Hellfest ou le Download. C’est justement ce côté confiné qui fait tout le charme du Metal Cultures : on se sent de suite « entre amis ».

C’est la première fois que je couvre ce festival et j’ai remarqué de suite la passion et la sympathie qui émanaient des membres de l’organisation. Absolument tout le monde s’est montré particulièrement accueillant, des agents de sécurité aux organisateurs en passant par le personnel du « food truck » présent sur les lieux, et cela mérite d’être souligné. Cette particularité est bien souvent l’une des spécificités des « petits festivals » et renforce tout leur intérêt. Cette présentation faite, passons maintenant aux festivités.

 

 

-Vendredi 8 décembre 2017 –

La soirée commence par l’entrée en scène de NNRA qui nous gratifie d’un doom assez expérimental plutôt efficace, même si j’avoue que le fait que les musiciens soient cachés derrière un écran sur lequel sont projetées des images freine mon entrain, même si cela signe toute de même une bonne ouverture du festival. Quelques cinquante minutes plus tard, je me dirige vers la Crypte où le duo originaire de Limoges joue du bon stoner agrémenté d’une subtile dose de punk. Une belle performance malgré un son qui n’est pas toujours à la hauteur, mais que rattrape fort bien le fort capital sympathie qui émane du groupe. Bref, j’ai apprécié !

Quelques dizaines de minutes après, retour dans la chapelle où se produit Insanity Alert, les concerts s’alternant ainsi d’une scène à l’autre sur toute la durée du festival. Là : grosse claque ! Les autrichiens jouent un trash explosif, mâtiné de hardcore, sur lequel est saupoudré une généreuse dose d’humour. La communication avec le public est totale et la prestation du groupe est assurément un succès.

Stinky prend ensuite la relève dans la Crypte. C’est la troisième fois que je vois cette formation originaire de Clisson (commune mythique pour tout metalleux) et chaque fois je constate une grande énergie dans leur jeu, où leur punk/hardcore est littéralement porté par la voix puissante de la chanteuse Claire. Il est vrai que le groupe a une grande expérience de la scène, ayant déjà donné plus de 300 concerts, et cela se voit, pour le plus grand bonheur du public. Amenra se produit ensuite sur scène, dans une semi pénombre et sur fond de projections monochromes, irradiant nos oreilles de son doom metal enivrant au son lourd, pendant lequel le chanteur tourne la plupart du temps le dos au public. Un peu surprenant… La soirée se conclut avec le passage d’Elder, dont le stoner rock teinté de doom metal sonne comme une invitation à revenir le lendemain.

 

– Samedi 9 décembre 2017 –

Le trio auvergnat Al Nour ouvre le bal avec un mélange classique de doom metal et de stoner. La formation est encore récente, et cela se ressent encore un peu dans les compositions, certes efficaces mais assez peu surprenantes pour un festivalier habitué à ce style musical. J’apprécie néanmoins le chant du bassiste, même s’il est trop peu présent à mon goût. Vient ensuite Celtibeerian, formation hispanique de folk metal dont j’ai adoré la prestation, galvanisée par le chant grave de Gustavo Infantes, accompagné de la remarquable voix presque cristalline de la  violoniste Patricia San Martin : un set riche en émotions !

Le sympathique duo de Deathtostérone prend ensuite le relai dans la Crypte, nous donnant un death metal plutôt parodiques, avec des textes prônant une certaine autodérision attire les sourires complices des festivaliers : pari réussi ! Sans transition, nous avons droit au hardcore terriblement puissant de Born from Pain. C’est une vraie grosse gifle musicale qui enflamme le coeur des festivaliers. Je m’octroie ensuite une brève pause repas avant de poursuivre la soirée avec le sublime Napalm Death, dont la prestation est tout simplement ahurissante, le chanteur Mark « Barney » Greenway étant continuellement pris de frénésie, comme s’il avait en permanence les doigts dans une prise électrique délivrant du triphasé ! C’est la première fois que je vois sur scène ce groupe britannique qui se fait le chantre du grindcore, et force est d’admettre qu’il me fait une grosse impression. La deuxième soirée s’achève avec le concert de Volker, dont la musique rythmée est portée par la voix de la chanteuse Jen Nyx et les jeux de lumière alternant tonalités chromatiques vertes et rouges.

 

– Dimanche 10 décembre 2017 –

Je commence ma dernière date de cette édition 2018 par le set de Pensées Nocturnes. Le groupe affiche une forte personnalité, jouant un métal aux connotations très cuivrées en portant des costumes de scène mélangeant clown horrifique et tenues de cirque. Dommage que tous ces efforts soient partiellement ruinés par des éclairages réduits au strict minimum. S’ensuit une belle découverte avec le trio Kamala, dont les membres sont aussi souriants qu’énergiques. Une mention spéciale à la batteuse dont la frappe puissante et précise fait mouche auprès du public. Le groupe jouera même une autre cession acoustique en fin de soirée, nettement plus calme que la première.

En milieu de soirée, Carcariass entre en scène. La voix puissante et grave du chanteur fait alors écho à un death metal très technique et mélodique, auréolé de solos bien construits au phrasé limpide. Une très belle prestation, sobre et efficace. Vient alors Igorrr, dont l’electro metal inimitable séduit ou déplaît de suite. Pour ma part, j’apprécie l’univers musical très décalé de ce groupe que j’ai découvert sur scène lors du Hellfest 2017. C’est ensuite à Hangman’s Chair que vient la délicate et lourde tâche de conclure ce millésime 2018. Une mission que le groupe réussit visiblement.

A peine terminé, ce festival si sympathique et humain me manque déjà, et j’espère bien pouvoir être présent pour la prochaine édition ! Vivement 2019 !

Pascal Druel

 

 

 

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