Arash Sarkechik : “L’iranité est en moi depuis toujours”

Après avoir écumé les scènes en solo pendant trois ans avec son premier album Toutirabien sorti en 2018, le musicien d’origine iranienne Arash Sarkechik nous présente Bazaari. Un répertoire de chansons nomades aux arrangements hauts en couleurs et un certain sens de la fête. C’est aussi un album dans lequel le chanteur, auteur, compositeur, s’est nourri de ses rencontres du Maroc à la Guadeloupe, en passant par le Cap Vert et le Liban. Concert Mag a rencontré l’artiste de passage dans le 16e arrondissement de Paris.

La pochette de “Bazaari”, le nouvel album d’Arash Sarkechik disponible depuis le 5 avril 2024.

Concert Mag : Ton nouvel album Bazaari succède à Toutirabien sorti en 2018. Que s’est-il passé durant ces six ans ?

Arash Sarkechik : Le premier album m’avait donné une certaine visibilité, sachant que j’étais musicien de base. Je le suis toujours. Mais Toutirabien était l’aboutissement d’un truc un peu solo où je tenais un peu les rênes artistiquement. Mon entourage voulait aussi que je me lance un peu là-dedans. Du coup, ça m’a permis de sortir un peu de ma petite province et de me rendre visible en tant qu’auteur/compositeur, réalisateur et même chef de projet. J’ai même fait une tournée pendant deux ans. Ça a été une expérience assez riche. Et quand j’ai voulu lancer le deuxième album, le Covid est arrivé. Tout s’est mis en stand-by. Il y a eu l’année 2020 où c’était mort de chez mort. Il a fallu ensuite trouver des financements etc pour faire un deuxième album. Ça a pris un peu plus de deux ans. J’ai pu ensuite travailler sur mon deuxième album afin de le sortir en avril dernier. Sachant que l’album était fini depuis septembre 2023.

En l’espace de six ans, tu as eu l’occasion de faire beaucoup de voyages…

J’ai la chance de fréquenter des réseaux alternatifs. Durant les confinements, j’étais dans ma voiture de manière un peu illégale et j’allais dans les granges, les zones un peu alternatives. Je suis allé en Guadeloupe en 2022, la situation était déjà plus détendue.

A travers ces voyages, y a-t-il des rencontres qui t’ont inspirées pour les chansons de l’album ?

Pendant trois, quatre ans, j’ai beaucoup été au Maroc et j’y ai passé beaucoup de temps. Mais je vivais encore en France. Étant d’origine iranienne, nous n’étions pas nombreux. Plus jeune, je me suis beaucoup identifié “aux cousins” d’Afrique du Nord avant de rencontrer vraiment mes racines.

Le côté oriental se ressent dans ce premier album. Comment le définirais-tu ?

Je l’ai appelé “Bazaari” parce que je pense que je suis multiple. C’est un mot inventé iranien qui veut dire “qui vient du bazar”. Je suis un joyeux bazar à moi tout seul. L’iranité est en moi depuis toujours. Enfant, quand je jouais de la flûte, plein de gens disaient : ‘C’est dingue, on dirait de la flûte oriental.’ Avec le temps, tu te rends compte qu’il y a des choses qui sont en toi et tu ne peux pas l’empêcher. Dans cet album, on retrouve beaucoup de mélodies qui font voyager. Je parle de moi mais l’idée c’est d’imaginer quelque chose un peu universel. Dans “Tour du monde”, je revendique le fait que ce n’est pas parce qu’on fait le tour du monde qu’on ne peut pas apprendre et se nourrir de plein de saveurs de partout. Dans “Ulysse”, je parle du fait que faire le tour du monde ou de soi-même, c’est la même chose.

Quelles sont les chansons sur lesquelles tu as eu le plus de retours ?

Bazaari, c’est mon deuxième album. Mais le titre “A tous les étages” est le plus accrocheur. Il a été hyper bien accueilli. Il va entrer en playlist sur FIP. Il est très dansant, il prend des épices un peu de partout. Il est très oriental notamment avec les percussions. Ensuite, le titre “Mara beboos” qui est un vieux morceau iranien que j’ai réadapté à la sauce reggae, a été carrément relayé par plein de médias iraniens. Le nombre d’écoutes et de partage est incroyable ! Le titre “C’est la fin” a aussi été très bien accueilli par les gens grâce à son côté très chanson à textes. Ça raconte le parcours d’un amour naissant. Il est souvent diffusé sur RFI.

Est-ce que tu prévois de faire des concerts ?

La tournée commence. J’ai joué un concert en Ouzbékistan, un deuxième concert en Creuse, à la Naute et je vais jouer un concert à Grenoble le 10 juillet.

Est-ce que tu envisages de donner une date à Paris ?

Plusieurs pistes sont en route mais ce sera surement la saison prochaine.

Photo en une : Yannick Siegel.

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