Déborah Leclercq : « J’ai toujours rêvé de faire de la soul française »

Actrice devenue chanteuse presque par hasard, Déborah Leclercq voit sa vie basculer lorsqu’elle est repérée sur Instagram par André Manoukian, séduit par sa voix grave et habitée. Encouragée par le musicien, elle compose ses premières chansons et enregistre Solide, un premier EP où se mêlent force et fragilité, dénonciation du harcèlement de rue ou réflexion sur la place des femmes dans le milieu artistique. Aujourd’hui indépendante et à la tête de son propre label, Solide Records, l’artiste poursuit sa mue avec Maison, un second EP plus pop/soul, intime et chaleureux, où elle affirme une écriture profondément personnelle et une liberté artistique retrouvée. Rencontre.

La pochette de Maison, le deuxième EP de Déborah Leclercq sorti le 18 septembre 2025.

Concertmag : Tu es actrice de base. Comment est née cette passion pour la musique ?

Déborah Leclercq : C’est arrivé de façon inattendue. Petite, je faisais du piano. J’ai commencé à l’âge de 5 ans. J’ai fait de la guitare à l’adolescence. Mais voulant être comédienne, j’ai fait une école de théâtre après le bac. D’ailleurs, j’écoutais beaucoup de jazz lorsque je passais mon bac. Je faisais même des reprises sur Instagram. Un jour, j’ai suivi un acteur qui s’appelle Stéphane De Groodt. Il m’a envoyé un message en me disant si j’étais chanteuse. Et quelques semaines plus tard, il m’a renvoyé un message en me disant qu’il a fait écouter mes chansons à un ami à lui qui voulait absolument me rencontrer, et c’était André Manoukian ! J’ai fini par le rencontrer et on s’est très bien entendus. Puis il y a eu le Covid et le premier confinement. Dans le même temps, André Manoukian voulait produire mon premier EP Solide et là que tout a commencé.

Comment s’est faite la préparation de cet EP ? 

A la base, j’avais écrit quinze chansons avec André. On a beaucoup travaillé là-dessus. Au départ, je sortais single par single, et l’EP est sorti. Tout s’est fait en quatre ans. Je pense que c’était le temps qu’il fallait pour que les choses mûrissent.

Comment a été reçu le projet dans l’ensemble ? 

Franchement, hyper bien ! Je sortais de nulle part, je n’avais jamais écrit de chansons de ma vie. Il y a un de mes titres, « Lara Croft », qui a fait 300 000 écoutes. Et l’EP a tourné tout seul, sans promo. C’est quand même une victoire pour moi.

Pourquoi as-tu décidé de te lancer en indépendante ? 

Avec André Manoukian, après la sortie de l’EP, on a décidé de ne plus bosser ensemble. C’était un coup dur parce que c’était mon mentor. C’était grâce à lui que j’avais tout commencé. Je savais qu’il fallait que je sois indépendante parce qu’on n’arrivait plus à s’entendre. Du coup, j’ai dû tout reconstruire avec un nouveau management. Mais aujourd’hui, je suis fière de décider toute seule de ce que je veux faire.

Peux-tu parler de ton dernier EP Maison sorti en septembre dernier ? 

C’est le fruit de mes premières années en tant qu’artiste indé. C’est le projet le plus proche de moi que je n’ai jamais fait. Je l’ai appelé « Maison » parce que je me sentais comme à la maison. J’ai toujours rêvé de faire de la soul française et j’ai l’impression que je me rapproche de plus en plus de l’esthétique un peu new soul. J’y ai mis toute mon âme, toutes mes émotions, et j’ai essayé de le rendre le plus personnel possible. Je suis trop contente du résultat.

Quels sont les thèmes que tu as voulu aborder dans cet EP ? 

J’ai voulu parler de situations précises. C’est Ben Mazué qui m’a inspirée. J’ai vraiment ciblé des moments de vie qui m’appartiennent. Les gens s’y retrouvent aussi et c’était ce que je voulais.

C’est quoi la suite pour toi ? 

Je ferai un concert à la Dame de Canton le 16 janvier prochain. Ce sera un showcase.

Quelle est la salle de concert à laquelle tu rêves de te produire ? 

L’Olympia, mais c’est un peu trop classique. J’aimerais bien jouer au New Morning. Il a une identité jazz qui me plaît. La Maroquinerie ce serait bien aussi mais je penche plus sur le New Morning.

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