AliceCatDesigner : “La musique fait partie de ma famille et de ma vie” (interview)

Concert Mag s’est entretenu avec AliceCatDesigner, une jeune artiste de 30 ans qui vient de se lancer dans la musique avec son premier single “PN (J’ai fait le job)”. Un titre qui raconte l’histoire d’une femme amoureuse d’un pervers narcissique.

Dans cette interview, la chanteuse nous parle de sa passion pour la musique, son single, les violences conjugales qu’elle a subies et de l’association “De l’ombre à la lumière” dont elle est l’ambassadrice.

Capture d’écran YouTube du clip “PN (J’ai fait le job)” d’AliceCatDesigner

Concert Mag : Tu es passionnée de musique depuis depuis toute petite. Mais c’est seulement cette année que tu t’es lancée dans la musique après une rencontre avec ton manager AZEL MANAGEMENT. C’était important pour toi de prendre ton temps avant de te lancer ?

AliceCatDesigner : Totalement ! En fait, la musique fait partie de ma famille et de ma vie. Ma maman m’a inscrite au solfège à l’âge de 2 ans. Mais ça n’a jamais été mon but de me lancer immédiatement dans la musique. A la base, j’étais plus intéressée par les arts graphiques. C’était probablement dû à mon petit handicap de l’œil gauche. Je m’étais donc plus orientée vers la partie dessin. Mais sinon, j’ai toujours été une passionnée de musique. J’avais toujours les meilleures enceintes, les meilleurs écouteurs… Lorsque j’ai rencontré AZEL MANAGEMENT, je me suis dit que j’avais la chance d’avoir quelqu’un pour me guider.

Tu as sorti en octobre, ton premier single “PN (J’ai fait le job)”. Quelle est l’histoire de cette chanson ?

J’ai une adolescence un peu compliquée. J’étais en surpoids, j’ai fait des régimes… Je n’étais pas bien dans ma peau. Je suis tombé amoureuse de quelqu’un qui, au premier abord, n’était pas la personne toxique qui a été plus tard. Notre relation a duré six ans. Six ans qui se sont dégradés avec le temps (drogue, alcool, enfermement)… J’allais très mal, mentalement et physiquement. J’ai finalement réussi à m’en sortir seule. Je me suis dit que si un jour, j’arrivais vraiment à guérir, je donnerais de la force à des personnes qui sont sous emprise. Il faut quelqu’un qui comprenne la situation dans laquelle on est parce que c’est exactement le même mécanisme qu’une addiction.

J’ai voulu me servir de mon histoire pour en faire un titre festif. Je voulais donner un message d’espoir sans pour autant changer les pervers narcissiques. Je voulais aussi faire en sorte que la personne sous emprise devienne une femme ambitieuse, indépendante et qui s’amuse en maillot avec ses copines. Ce qui n’est pas le cas dans une relation toxique. Si j’ai voulu me montrer en maillot dans le clip, c’est parce que mon ex m’interdisait strictement de m’habiller comme je voulais et encore moins en maillot. Pour moi, c’est un acte féministe de le faire.

“J’ai voulu me servir de mon histoire pour en faire un titre festif.”

AliceCatDesigner

As-tu ressenti une émotion particulière en écrivant la chanson ?

Evidemment ! De toute façon, je ressens toujours de l’émotion quand je chante d’autant que plus jeune, j’avais un rapport compliqué avec la bouche. J’ai trouvé que j’avais de la force. Le fait de chanter m’a permis de tourner la page de cette histoire.

A quoi vont ressembler tes futures chansons ?

Ce sera la pop urbaine. Il y aura toujours un message sous-jacent. Même si je ferai en sorte que les paroles légères et faciles d’accès, il y aura toujours un message derrière.

Est-ce que tu continues tes activités d’influenceuse ?

Je n’ai jamais vraiment été influenceuse. Ca n’a jamais vraiment été mon métier. J’influence sûrement des gens par mon mode de vie et mes projets. Mais on me verra rarement faire un placement produit sur un kit de blanchiment dentaire ou autres. Je suis plus créatrice de contenus ou de lifestyle.

Il faut savoir que je suis aussi ma propre productrice et ma propre maison d’édition. Je n’ai pas de maisons de disques. C’est moi qui finance tout. Mais en même temps, ça me permet d’être une femme indépendante et ambitieuse. Cela me permet aussi de rester libre et d’être sous l’emprise de personne même dans la musique. Je pourrai aussi à l’avenir produire d’autres jeunes qui n’ont pas les moyens de se produire.

Comment tu en es venue à devenir l’ambassadrice de l’association “De l’ombre à la lumière” ?

Cela s’est fait un peu par hasard. J’organisais une formation sur Instagram et une de mes élèves qui s’appelle Soumia doutait de cette formation. Je lui ai dit : “Ecoute, prends là, ça va t’aider.” Elle m’a parlé ensuite de son projet. Elle m’a dit qu’elle était la directrice de l’association “De l’ombre à la lumière” qui lutte contre les violences conjugales. Cette association est soutenue par la fondation L’Oréal. Elle met à disposition des assistantes sociales qu’on peut rencontrer à l’instant T, un avocat, des solutions face à la précarité quand on n’a plus les moyens de s’habiller, des ateliers… Ça concerne les femmes, mais aussi les hommes.

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