Après avoir dévoilé son premier EP Fatigue en 2021 et son second EP Punchline en 2023, Louisadonna présente son premier album Parasite. Un projet de 13 titres dans lequel elle dénonce la colère, la folie, les humains, les puissants et les mascus. Elle en parle dans cette interview à Concert Mag.

Concert Mag : Quel effet ça te fait de dévoiler ton premier album ?
Louisadonna : Je suis hyper fière de moi parce que j’ai fait ça toute seule, avec mes petites mains. Etant donné que je n’ai pas un budget extraordinaire, j’ai dû bricoler avec beaucoup de choses. Ce projet était dans ma tête depuis super longtemps. Je suis très contente d’avoir pu trouver des gens qui étaient chauds pour faire l’album avec moi.
Comment est né d’ailleurs ce projet ?
Le mot « parasite » a débarqué dans ma vie quand j’ai eu des punaises de lit. Je me suis demandée si je n’étais pas oppresseuse de punaises de lit (Rires). En vrai, cet album est né sur la question de la colère. Je me sentais en colère de tellement de choses, notamment ce qui se passe en Palestine. Il se passe tellement de choses insupportables et on est tellement impuissants. La colère, c’est un petit parasite qui est en moi et c’est devenu moi. Je me suis dit que la colère était un petit parasite positif auquel on pouvait faire plein de trucs.
Quels sont les sujets ou les thèmes que tu voulais explorer à travers ces 13 chansons ?
Je voulais parler de la colère, de la folie parce qu’en tant que psychologue, c’est un sujet qui m’intéresse de base. Je m’intéresse aussi de la manière dont la société patriarcale n’entend pas les femmes qui crient, dénie leur parole, les fait passer pour folles et au final les rend folles. Plus les femmes deviennent folles à cause des violences ou de leur parole qui n’est pas écoutée, plus elles ont des symptômes qui ressemblent à de la folie et plus elles sont considérées comme folles donc on les croient moins. Ce sujet-là est très important pour moi parce qu’une personne qui m’était chère s’est suicidée quand j’étais petite après avoir été hospitalisée très longtemps dans sa vie. Elle a été très mal prise en charge par des médecins qui l’ont qualifiée de « folle » plutôt que de la soigner pour ses traumas. C’est la raison pour laquelle je suis devenue psychologue pour femmes victimes de violences. Dans l’album, j’évoque aussi les puissants, les politiques… Les gens responsables de notre misère actuelle. Il y a aussi la question des humains, de l’écologie, des petits parasites qui détruisent le vivant, de la terre…
Comment a été reçu l’album dans l’ensemble ?
J’ai eu des retours trop mignons, trop gentils, trop sympas. Plein de gens m’ont dit les titres de l’album qu’ils préféraient et je suis trop contente. J’ai même des femmes victimes d’inceste qui me disent qu’elles ont écouté les chansons de mon album et que ça les a beaucoup touchées. Le titre « Petites filles » avec Mathilde est d’ailleurs un hommage à toutes les petites filles d’hier et d’aujourd’hui. C’est une manière de leur donner de la force.
Tu es également psychologue. Comment arrives-tu à cumuler ta carrière de psychologue et celle d’artiste ?
Ce n’est pas facile. Ces deux derniers mois, j’ai fait la tournée et du coup j’ai pris des vacances de psy. Sinon, je fais deux jours par semaine en tant que psychologue et le reste du temps je suis artiste. En réalité c’est pas évident parce qu’en tant que psychologue, je dois être assez lisse. Je ne peux pas trop parler de mes opinions. Tandis que quand t’es artiste, t’es plutôt du genre à creuser vers ton intériorité, à sortir beaucoup de choses alors que c’est un peu l’inverse en tant que psychologue où tu es tourné vers d’autres et tu t’effaces beaucoup.
Tu étais en concert à La Boule Noire le 13 mars dernier. Quelles sont tes impressions ?
C’était dingo. Tout le monde connaissait par cœur les chansons qui étaient déjà sorties. Ce n’était que de l’amour. J’ai l’impression d’avoir passé un nouveau step dans ce qui peut se produire sur scène. Grâce à La Boule Noire, je commence à avoir des attentes très précises sur la scène.
Tu seras sur la scène de La Maroquinerie le 23 janvier prochain. Prévois-tu de faire d’autres concerts d’ici-là ?
Pour l’instant non. Pas de concert. En tout cas, La Maro, c’est vraiment un rêve. Je vais bosser pour.
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