Morgane B., la douceur lucide de la pop française

Auteure-compositrice-interprète originaire du sud de la France, Morgane B. façonne une pop française sensible et introspective, portée par le piano et nourrie par un parcours artistique pluridisciplinaire mêlant musique, danse et comédie musicale. Après un premier EP en anglais cosigné avec sa sœur Elisa, l’artiste affirme aujourd’hui une écriture plus personnelle avec Réveille-toi, c’est beau, un projet onirique et méditatif disponible sur Bandcamp. Rencontre.

La pochette de Réveille-toi, c’est beau, le dernier EP de Morgane B.

Concertmag : Tu es originaire du Sud de la France. Tu t’es formée très jeune au chant, à la danse et au piano. Est-ce que toute petite, tu savais déjà que tu voulais t’orienter dans le milieu artistique ?

Morgane B. : J’ai surtout commencé la musique par rapport à ma mère qui était prof de musique. Quand j’avais 6 ans, elle m’avait dit de choisir un instrument. Du coup, j’ai choisi le piano. En fait, dans ma tête, je voulais devenir chanteuse mais en même temps, je m’imaginais faire de longues études. Et lorsque j’étais au lycée, j’ai assumé le fait de vouloir évoluer dans le domaine artistique. Je voulais devenir artiste. Quand je disais ça, tout le monde me regardait avec des grands yeux en me disant : « Mais c’est un métier ça ? ». Mais au final, ça s’est passé comme ça. Quand je suis arrivée au conservatoire à l’âge de 16 ans, j’ai fait du piano classique, du chant, des musiques actuelles et de la danse jazz. Parallèlement, j’ai aussi fait du théâtre et de la comédie musicale. C’est ce qui rassemble toutes les disciplines que j’aime. Être sur scène dans des comédies musicales, j’adore ça.

En 2020, tu as sorti ton premier EP en anglais avec ta sœur Elisa. Quel souvenir gardes-tu de cette expérience ?

C’était trop bien. Avec ma soeur, on composait vraiment. On était derrière nos instruments. On faisait les arrangements ensemble et chacune donnait ses idées. Tout s’est fait de manière organique. C’était cool de faire ça ensemble. Grâce à ce projet, on a même participé à un festival Voix de femmes dans le sud de la France où il y avait notamment Clara Luciani. C’était la première fois qu’on jouait nos propres compositions.

Tu as sorti en février dernier ton premier EP intitulé Réveille-toi, c’est beau. Que t’inspire ce titre ?

En fait, cet EP a été construit comme quelque chose d’un peu onirique. C’est un titre qui est assez méditatif. Il y a l’idée du rêve et aussi de se dire que, si tu mets un filtre dans la vraie vie, tu peux voir les choses d’une façon positive.

Que racontent les deux chansons « jolis mensonges » et « à nos rêves » ? 

 « jolis mensonges » parle du temps qui passe. C’est quelque chose qui m’angoisse comme beaucoup de personnes je pense, c’est normal. C’est une chanson qui parle du fait de se mentir un peu à soi-même et de profiter plus de l’instant présent. « à nos rêves » parle du fait que les rêves ne sont pas les mêmes quand on avance dans l’âge. On se rend compte de la réalité en devenant adulte et on s’aperçoit que ce rêve qu’on avait sera plus compliqué à réaliser que ce qu’on pensait mais c’est toujours beau d’y croire.

Comment a été reçu l’EP dans son ensemble ? 

Au final, ce qui était assez particulier avec l’EP, c’est que je ne l’ai pas mis sur les plateformes de streaming. Je ne l’ai mis que sur Bandcamp. Du coup, il n’était destiné qu’aux personnes qui me suivent déjà. Certains m’ont dit que cet EP leur faisait beaucoup de bien et ça, ça fait très plaisir.

C’est quoi la suite pour toi ? 

Je prévois de sortir une chanson de Noël moins déprimante que « jolis mensonges » (Rires). Je suis également en train de bosser sur le live. J’aimerais beaucoup présenter mon projet en live.

Quelle est la salle de concert à laquelle tu rêves de te produire ? 

Pour le coup, je vais dire l’Olympia (Rires). Enfant, j’étais une fan de Priscilla (Betti). Je regardais en boucle le DVD où elle faisait l’Olympia et pour moi, jouer dans cette salle a toujours été un rêve ultime. Mais sinon, j’aime beaucoup Les Trois Baudets.

Et si tu devais participer à une comédie musicale, ce serait laquelle ? 

Je dirais Les Demoiselles de Rochefort. Ce serait un rêve de jouer le rôle avec ma soeur !

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